En cette ère de transition écologique, utiliser trop de béton dans vos nouvelles constructions est regrettable : nous savons maintenant que ce matériau est l’un des plus néfastes. Mais peut-on le remplacer par des matériaux qui en auraient toutes les qualités? Oui, heureusement, des alternatives existent!
Si l’industrie du ciment était un pays, elle serait le troisième émetteur de gaz à effet de serre au monde. Ses émissions totaliseraient 2,8 milliards de tonnes : c’est juste un peu moins que celles de la Chine et des États-Unis. En cause : son processus de fabrication très énergivore, qui nécessite des températures supérieures à 1450 degrés ! La fabrication du béton implique aussi l’utilisation de quantités extrêmes d’eau, ce qui a souvent un effet sur l’approvisionnement en eau potable, dans des régions critiques où celle-ci se fait rare.
Recycler le béton ?
S’il est encore difficile de se passer de béton dans l’industrie de la construction, on peut à tout le moins favoriser en tout temps le béton recyclé. La pratique de récupération du béton venant de bâtiments récemment détruits n’est pas encore systématique dans l’industrie, mais elle va certainement s’accentuer et s’imposer au fil des prochaines années.
Utiliser le béton de chanvre
Le béton de chanvre, développé depuis les années 90 en Europe, est créé avec des particules de chanvre (chèvenotte). En plus de réduire le bilan carbone, les constructions utilisant ce matériau seraient moins gourmandes en chauffage.
Oser les fibres-ciment
Qu’est-ce qu’une fibre-ciment ? On désigne par ce terme une famille de matériaux fabriqués à partir de ciment, d’eau, de fibres (souvent de la cellulose) et de charges minérales. Très solide, il est résistant dans le temps. C’est un produit tout à fait écoresponsable, notamment parce que les eaux industrielles utilisées pour sa fabrication sont réutilisées intégralement dans d’autres usines par la suite.
Utiliser le béton d’argile
Le béton d’argile, aussi appelé « terre crue », est utilisé depuis longtemps par le biais de la « méthode du pisé », qui consiste à superposer des couches de terre dans un coffrage en bois. Si on l’a peu utilisé pour des ouvrages porteurs jusqu’à tout récemment, les évolutions de sa composition ont permis ces dernières années de l’envisager comme un sérieux remplaçant au béton. Comme il est constitué d’argile crue, sans aucune cuisson, son impact environnemental est fort réduit.
Expérimenter avec le gabion
Formé de treillis et de pierre, le gabion sert surtout à fabriquer des murs de soutènement. Son principe est bien simple: on insère des pierres entre deux grillages ! Il est écologique, et il est en outre recherché pour ses qualités esthétiques. Les Norvégiens en raffolent.
Les ingénieurs s’activent pour développer d’autres nouveaux matériaux : la prochaine décennie verra sûrement naître des produits variés, toujours plus écolos. C’est qu’il y a urgence.