En Wallonie, les maisons situées dans des zones inondables sont de 10 à 20 % moins chères

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Louvain, le 19 novembre 2024 – Le risque d'inondation est manifestement un facteur déterminant pour le marché immobilier en Wallonie. C'est ce qui ressort des données du site immobilier Zimmo, qui, en collaboration avec StadimData, acteur indépendant de la donnée immobilière, a analysé les prix demandés pour des maisons situées dans des zones à risque d'inondation. En Wallonie, les prix des maisons exposées à ce risque sont de 10 à 20 % inférieurs. Fait étonnant, la situation est inversée en Flandre, où les acheteurs sont prêts à payer davantage pour une maison à risque d'inondation.

Quelques chiffres essentiels:

  • En Wallonie, les maisons situées dans des zones à risque d'inondation sont de 10 à 20 % moins chères.
  • Le Hainaut fait exception : les prix demandés pour des maisons proches de l'eau y sont jusqu'à 30 000 € plus élevés.
  • Dans les communes côtières et autour des villes flamandes avec des cours d'eau comme Anvers et Gand, les maisons situées en zone inondable sont jusqu'à 12 % plus chères.
  • Le Brabant flamand se distingue : les acheteurs y paient jusqu'à 72 000 € de plus pour une maison à risque d'inondation.

Zimmo surveille de près le marché immobilier grâce à sa base de données. Cette analyse s'est concentrée sur les prix demandés – souvent légèrement supérieurs aux prix de vente – et les différences de prix entre les maisons situées dans des zones à risque et celles situées hors de ces zones, sur la période allant de janvier 2017 à octobre 2024. Ces analyses ont révélé quelques observations marquantes.

Un impact négatif des inondations

En Wallonie, contrairement à la Flandre, les acheteurs tiennent compte des dangers liés aux inondations et aux débordements d'eau. Les prix des maisons situées dans des zones à risque d'inondation sont de 10 à 20 % inférieurs à ceux des biens situés dans des zones sans risque. L'année catastrophique de 2021 a également marqué une évolution négative des prix. Bien que les prix de l'immobilier augmentent globalement, les prix demandés pour les maisons à risque d'inondation augmentent beaucoup moins.

Par exemple, en 2024, les maisons situées hors des zones inondables dans la province de Namur sont jusqu'à 55 000 € plus chères que celles situées dans ces zones. À Liège, cette différence atteint 34 500 €, et au Luxembourg, elle s'élève à 26 000 € (8 %) en défaveur des biens situés dans des zones sensibles aux inondations. Même dans le Brabant wallon, le prix médian des maisons situées dans des zones inondables est systématiquement inférieur à celui des maisons sans risque. En 2023, l'écart de prix pouvait atteindre jusqu'à 115 000 € en défaveur des maisons proches de l'eau.

Le Hainaut fait figure d'exception notable par rapport au reste de la Wallonie. En 2024, les prix demandés pour des maisons proches de l'eau y sont jusqu'à 30 000 € plus élevés.

« La province a été plus souvent touchée par des inondations avant 2011 et a depuis investi davantage dans les infrastructures. Les prix toujours inférieurs des maisons situées dans des zones à risque d'inondation suggèrent que les acheteurs, à l'exception du Hainaut, sont bien conscients des dangers liés aux inondations. En Flandre, en revanche, la sensibilité aux inondations semble jouer un rôle moindre dans la recherche de maison », déclare Marjorie Vanbets, porte-parole de Zimmo.

Flandre : Les maisons à risque d’inondation jusqu’à 72 000 € plus chères

En Flandre, les maisons situées dans des zones à risque d'inondation sont systématiquement plus chères que celles sans risque. L'année catastrophique de 2021 a généré une évolution des prix légèrement moins marquée. Dans le Limbourg et en Flandre-Occidentale, les inondations ont entraîné une baisse temporaire des prix de respectivement 3 % et 15 % pour les maisons situées dans des zones à risque.

Dans la province d'Anvers, l'écart de prix entre les maisons situées dans des zones inondables et celles qui n'y sont pas continue d'augmenter. Les maisons proches de l'eau y sont jusqu'à 53 000 € plus chères. Dans le Brabant flamand, les acheteurs sont prêts à débourser jusqu'à 72 000 € de plus pour une maison à risque d'inondation que pour une maison sans risque. En Flandre-Occidentale également, cet écart atteint des sommets : jusqu'à 60 000 €. Il faut bien sûr tenir compte des communes côtières populaires, dont une grande partie se trouve dans des zones à risque d'inondation.

En 2024, dans le Limbourg et en Flandre-Orientale, les écarts de prix restent proches, respectivement à 24 634 € et 16 000 €.

« En Flandre, les acheteurs semblent prêts à payer une prime pour une maison située dans une zone à risque d'inondation. La valeur esthétique et les avantages récréatifs liés à la proximité de l'eau semblent jouer un rôle plus décisif que le risque d'inondation. De plus, la bonne qualité des infrastructures en Flandre augmente probablement le sentiment de sécurité, ce qui fait que l'impact des inondations est moins déterminant dans la décision d'achat », déclare Marjorie Vanbets, porte-parole de Zimmo.

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